Tombeau pour Samuel Beckett
C'est par un jeu de mot intraduisible que Beckett qualifie le peintre de Fin de partie : peintre - « painter » -, certes, mais aussi « engraver », graveur qui met au tombeau (grave, en anglais). Aucun auteur ne fait plus cas du « tombeau » que Beckett. Entre la mort qui jamais ne vient mais toujours s'annonce et se désire et une vie qui toujours tend vers le moindre, l'oeuvre, est là, morte-très-vivante, qui dit, qui crie, silencieusement, son impossibilité.
La critique beckettienne évolue : l'émergence progressive d'un important corpus d'archives, ainsi que la publication depuis 2009 des trois premiers volumes de la correspondance, imposent une réévaluation de l'oeuvre. Ce volume montre à quel point l'oeuvre de Beckett se nourrit de son dialogue avec l'histoire et la philosophie, les sciences et les arts. Écrire un « tombeau pour Beckett », c'est non pas sceller le couvercle, mais au contraire travailler l'oeuvre ouverte.
Par Élisabeth Angel-Perez et Alexandra Poulain
2015 / 663 pages
EAN 978-1909226470